Mona Ozouf, née Mona Annig Sohier le 24 février 1931 à Lannilis (Finistère), est une historienne, philosophe de formation, qui s'est orientée vers l'histoire et spécialisée dans la
Révolution française.
Elle est la fille de Jean Sohier et d'Anne Le Den, deux instituteurs bretonnants et militants de la cause bretonne, qui l'élèvent en langue bretonne. Elle perd son père à l'âge de quatre
ans. Après sa scolarité primaire à Plouha, puis au collège Ernest-Renan à Saint-Brieuc et une année à Rennes, elle devient enfin élève à l'École normale supérieure de jeunes filles
(promotion 1952) ; elle est agrégée de philosophie (1955).
Elle est la veuve de Jacques Ozouf qu'elle a épousé en 1955. Par l'intermédiaire de son mari, elle fait la connaissance des historiens Denis Richet, Emmanuel Le Roy Ladurie et François
Furet. De nombreux ouvrages sont nés de la collaboration avec ce dernier. Membre du Centre de recherches politiques Raymond-Aron à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS),
elle est, jusqu'en 1997, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elle écrit pour le Nouvel Observateur et participe à la revue Le Débat. Ses
travaux portent pour l'essentiel sur les questions relatives à l'école publique et à la Révolution française. Elle s'intéresse particulièrement aux rapports qu'entretiennent pédagogie,
idéologie et politique.
En 2003, elle est l'une des signataires de la pétition « Avec Washington et Londres, pour le soutien du peuple irakien » qui soutient la coalition anglo-américaine dans son intervention
contre Saddam Hussein et en 2005 une promotrice de la pétition « Liberté pour l'histoire ».
Dans le premier chapitre de son ouvrage Composition française, elle critique ouvertement le livre de Françoise Morvan, Le Monde comme si, qu'elle décrit comme « un injuste et talentueux
pamphlet » qui s'en prend aux choix politiques de son père, Yann Sohier, ainsi qu'au mouvement breton et à la langue bretonne. Elle dénonce également le jacobinisme qui réprime la
diversité culturelle et prône un universalisme abstrait.
Dans son ouvrage Les Mots des femmes : essai sur la singularité française, Mona Ozouf critique le féminisme égalitaire dit « à l’américaine », en opposant un commerce heureux entre les
sexes à la judiciarisation excessive de leurs rapports telle qu’elle existe aux États-Unis. Selon elle, ce féminisme serait un apport étranger, en décalage avec la singularité des mœurs
françaises issues du modèle aristocratique de la galanterie française.
L'École, l'Église et la République (1871-1914) (o) (1982)
Varennes - La mort de la royauté (21 juin 1791) (o) (2005)