Jean Lacouture, né le 9 juin 1921 à Bordeaux en Gironde et mort le 16 juillet 2015 à Roussillon dans le Vaucluse, est un journaliste, historien et écrivain français, engagé à gauche.
Il fréquente le collège Sainte Marie Grand Lebrun, tenu par les marianistes, à Caudéran. Il fait ses études secondaires chez les jésuites du lycée Saint-Joseph de Tivoli, puis des études
supérieures à Paris. Il est diplômé en lettres, en droit et en sciences politiques.
Attaché de presse du général Leclerc à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il découvre l'Indochine et y fait ses débuts dans le journalisme où il rencontre les chefs du Vietminh
révolutionnaire, dont Hô Chi Minh.
Après un séjour de deux ans à la résidence générale de France à Rabat au Maroc (1947-1949), Jean Lacouture commence sa carrière de journaliste et de reporter à Combat en 1950, qu'il
poursuit au journal Le Monde en 1951 puis à France-Soir, en tant que correspondant au Caire entre 1953 et 1956. Il revient au Monde en 1957 où il est chef du service outre-mer puis grand
reporter jusqu'en 1975. Il collabore également au Nouvel Observateur. Son engagement à gauche, contre le général de Gaulle et la Ve République, mais surtout pour le Vietcong et les Khmers
rouges (« le meilleur Cambodge »), seront l'objet d'ardents débats et de justifications a posteriori de sa part. Il déclarera plus tard s'être trompé et reconnaîtra le caractère
génocidaire du régime.
Biographe de nombreuses personnalités, Jean Lacouture revendique, lors d'un débat en 2001 avec Philippe Bertrand sur France Inter (émission Café littéraire) sa subjectivité et son
emphase pour les personnages dont il écrit la biographie (par exemple la personnalité « savoureuse » d'Hô Chi Minh). Ainsi, dit-il, s'il ne peut faire de biographie de personnages qu'il
n'apprécie pas, il reconnaît écrire des biographies d'admiration et pour lesquelles il n'hésite pas à s'écarter de la règle de l'objectivité. Partant ainsi du constat que « le biographe
est dominé par son personnage », il ne croit pas à cette règle (défendue par Pierre Milza) et reconnaît traiter le sujet de manière engagée et personnelle. Pour Jean Lacouture, l'art du
biographe consiste à laisser des zones d'ombre pour permettre au lecteur de se faire une idée.
Écrivain ou historien de l'histoire immédiate ou contemporaine, Jean Lacouture a regretté de ne pas avoir mis l'accent sur « l'encagement » des hommes au Viêt Nam. En revanche, il ne cache
pas certaines dérives du régime nasserien dans L'Égypte en mouvement (éditions du Seuil, 1956), coécrit avec sa femme Simonne Lacouture.
Léon Blum (b) (1977)
La gauche, ma seconde famille (o) (1995) in La droite depuis 1789